Je suis fière de moi.
Avant, une rupture aurait été un moment très difficile, voir insoutenable.
-efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;
Je suis passée à travers de façon fonctionnelle. Ça fait un gros changement. Normalement la solitude me mange de l’intérieur et le vide m’empêche d’être seule.
Normalement j’aurais pris des actions drastiques pour tenter qu’il me reprenne ou me garde. Le symptôme n’est pas totalement parti. En effet, durant l’annonce de la rupture, j’ai voulu le convaincre de rester. Je pensais l’aimer encore. Je ne voulais pas perdre non plus la personne qui m’avait accompagnée durant une des période les plus difficile de ma vie; et j’avais l’impression que c’était l’épreuve qui nous avait séparée et pas nous. Alors j’ai pleuré et j’ai supplié. Mais 40 fois moins fort qu’avant.
La première réalisation du bien être que je ressens aujourd’hui, c’est mon retour à l’appartement pour prendre mes choses. Seulement 2 semaines de différences et les mouches avaient pris le dessus sur le petit espace. De la bière partout; à chaque fois qu’on accrochait un meuble, les faisant trembler, elles sortaient de leur cachette en nuages. Le dégoût occasionné aide beaucoup à se détacher et surtout à voir le bien de la rupture. Je me rendais compte avec cela, mais aussi avec la perte du poids du ménage sur mes épaules (le constant effort pour au moins voir le plancher), que ça faisait vraiment du bien.
Mais être borderline, c’est aussi avoir peur de l’inconnu, de l’instabilité. C’était donc quand même difficile. Pas parce que je m’ennuyais de la situation, mais parce que j’étais en terrain inconnu, et que ça, ça me déstabilisait.
Il n’est pas une mauvaise personne, je l’ai aimé énormément. C’est à cause de lui aussi si je suis là aujourd’hui. Il m’a accompagnée, il a appelé les services de secours quand j’en ai eu besoin, et il a affronté beaucoup d’épreuves avec moi. Il a géré des crises à n’en plus finir. Par contre il a 3 grands defauts; qui auraient pu être moins lourds sur une relation sans trouble. J’en parlerai dans un autre billet, car je dois revenir sur l’année sans écrits.
Donc, je me suis quand même assez facilement remise sur pieds. J’ai la chance d’avoir de très bons amis qui m’ont aidé à quitter le logement et avoir un toit sur la tête. En effet, j’ai besoin, même s’il m’avait offert de rester le temps de me placer, de quitter rapidement. Je me connais, et je connais la maladie. Si je reste, je me tourne le couteau dans la plaie.
Je suis à presque 1 an sans mutilation, je ne vais pas me garder en position de vulnérabilité.
Je suis donc partie rapidement, je donnais l’adresse d’une amie comme adresse postale. J’habitais chez un autre.
J’étais épuisée. J’avais la peine de la rupture, la fatigue de l’organisation.
Ça a amené la présence d’un autre « moi ».
Dans un précédent chapitre, jai parlé de 3 différents moi: la “moi” qui vais bien, la “moi” fonctionnelle et la “moi” dysfonctionnelle.
Cet autre moi, c’est un mélange entre la moi qui vais bien et la moi dysfonctionnelle. Mon humeur est haute la majorité du temps, mais je fais plein de gaffes. Je ne suis pas concentrée, mon attention est quasi inexistante. Ce qui a mené à mon accident de voiture.
C’est à l’annonce de l’incapacité à la réparer que j’ai explosé. Toute la peine que j’avais eu et la fatigue sont finalement tombés sur moi. Toute la force que j’avais déployée, j’en voyais la fin. J’étais vidée.
J’ai appelé mes parents. Mes merveilleux parents. Ils sont ma force à distance. C’est pour eux que je ne suis pas passée à l’acte à plusieurs reprises. Et c’est eux qui m’aident à me relever à chaque fois.
Je me suis relevée.
je me suis trouvée une chambre avec une collègue d’école fraîchement séparée aussi. On se soutient et on s’entend bien, ça m’aide.
J’ai recommencé les applications de rencontre. J’ai eu quelques interactions, ça faisait du bien. Et là je vois quelqu’un régulièrement. Ça fait du bien. Il me fait du bien. Je ne pense plus à l’autre, même en nostalgie.
Je suis bien.